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Lens – Vagabombe

Vagabombe

Quand une artiste en cache une autre !

Vagabombe, c’est l’histoire d’une femme pleine de dynamisme et de pep’s, amoureuse inconsidérée des années 80 !

C’est aussi l’histoire d’une styliste, volontaire et engagée, prônant l’utilité d’une consommation éco-responsable à travers ses créations uniques et upcyclées.

C’est enfin un concentré de bonne humeur pour cette artiste accomplie, mais pas que, puisqu’elle sait manipuler avec doigté toutes sortes d’aiguilles, y compris celles pour vous tatouer !
Quand une artiste en cache une autre, petit tour d’horizon dans l’univers de Vagabombe !

“ Peace, Love Unity and Having fun”,

telle est la devise que nous pouvons trouver sur le compte Instagram de cette styliste.

Le ton est donné, bienvenu dans un univers où il fait bon se sentir bien dans ses baskets… et ses vêtements !

Vagabombe est né d’une première expérience professionnelle où notre assistante styliste dessinait des modèles pour de grandes marques. Si le travail était formateur, la styliste voulait à présent porter haut et loin ses idées et ses valeurs en lançant sa propre marque inspirée des arts urbains, de ses voyages et du « street lifestyle ».

Une autre prise de conscience marqua l’artiste qui réalisa à quel point la « Fast-Fashion » pouvait avoir un impact néfaste sur notre planète.

Partant donc de la célèbre phrase de Lavoisier « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme », la nouvelle marque de vêtements s’engage dans une
économie circulaire, de recyclage de tissus, offrant une seconde vie à des pièces destinées à ne plus être portées et revisitant les codes de la culture urbaine, hip-hop et eighties !

Vagabombe, c’est donc une « touch », mais aussi une matière fétiche : le jean. Celui-ci, indémodable, convient à toutes les personnalités et à tous les styles. La créatrice se plait à déstructurer et revisiter les pièces de ce textile selon le « mood » du moment.

Ne soyez donc pas surpris de trouver une capuche réalisée avec un haut de pantalon !

Mais Vagabombe, c’est aussi une artiste où la poésie peut émerger en dessin et se figer sous votre peau, aimant raconter des histoires à l’encre indélébile qui vous
accompagneront toute votre vie.

Nous découvrons alors toute la sensibilité de cette styliste au travers de ces créations picturales.

Vagabombe, c’est être bien dans ses vêtements, et bien dans sa peau !

PassCard One Shoot :

Nom : Vagabombe

WEB: www.etsy.com/fr/shop/VagabombeShop

Insta : @vagabombe

1/ Quel fut votre parcours professionnel et artistique ? Ont-ils été liés tout au long de votre parcours ?

J’ai commencé en freelance en tant qu’assistante styliste. Je dessinais des modèles pour différentes marques. Ce fut très formateur mais j’avais peu de reconnaissance. Ensuite j’ai trouvé un emploi dans une boutique de créateurs et cela m’a permis de rencontrer beaucoup d’artistes et d’univers différents. Cela m’a donné la motivation nécessaire pour lancer un projet. J’ai dessiné les premiers modèles pour Vagabombe, je les ai testés en boutique et l’aventure pouvait commencer !

2/ Expliquez-nous votre processus de création. Certains travaillent à l’instinct, au feeling ou selon leur émotion, d’autres font une multitude de croquis, d’essais graphiques et picturaux avant de se lancer, d’autres encore travaillent en musique… et vous ?!

En musique, toujours ! (Sourire) Tous mes croquis et essais se font à l’émotion. Pour le choix des matières c’est davantage au feeling en fonction du toucher et du ressenti éprouvé. En ce qui concerne la création, parfois tu te lances dans un modèle et tu te rends compte que ce n’est pas ce que tu voulais faire à la base, mais cela te donne d’autres idées qui t’amènent sur une nouvelle créa ! Ton processus créatif peut donc parfois partir d’une erreur. Je peux aussi être en total freestyle, attaquer aux ciseaux directement et voir ce que cela donne !

3/ Selon vous, pourquoi vous considérez-vous comme un artiste ? Quelles sont les qualités qui font l’essence même d’un artiste ?

Artiste, c’est un grand mot ! Honnêtement, ce sont les gens que j’ai pus rencontrer qui me nomment ainsi. Je pense qu’on se cherche toujours un peu, que les artistes sont avant tout des provocateurs d’émotions. Un cuisinier pour moi est un artiste car il est capable de mettre des paillettes dans ton estomac ! Un artiste doit être sensible au mood et à l’univers qui l’entoure, savoir rester humble et avoir le courage d’amener quelque chose de nouveau, hors norme.

4/ Citez-moi 3 qualités chez vous qui se reflètent à travers votre travail artistique.

Ma capacité à être dans l’échange et dans le partage. Ma curiosité. Et pour finir le souci du détail. Après je suis enthousiaste et j’éprouve un certain engouement dans ce que je fais mais je ne peux pas vous dire si cela ce reflète dans mon travail.

5/ Quel est votre meilleur souvenir artistique ? Et inversement racontez-nous une mésaventure.

Sans hésiter à la fin du dernier défilé que nous avons fait, c’était génial, il y avait des artistes de tous les milieux, des cascadeurs, des chanteurs, danseurs, créateurs dans un lieu super avec une énergie de malade. On avait collaboré avec des artistes peintres, et c’était d’ailleurs pour leur finissage d’expo, dans une galerie… C’était incroyable, à la fin on m’a portée, j’avais l’impression d’être une rockstar… C’est vraiment un très bon souvenir !

En ce qui concerne une mésaventure, je dirais lors d’un shooting où l’on avait prévu une grosse équipe (make-up, habilleurs, accessoiristes…). On avait prévu trois photographes pour pallier l’imprévu et un éventuel désistement. Et ce jour-là, aucun photographe n’est venu… On s’est donc retrouvé à prendre des photos avec des téléphones. Le résultat n’était pas là car on n’est pas photographe, on est créateur. Chacun son boulot ! On a donc été en grande galère…

6/ Quelle est votre « claque » artistique ?!

C’est lorsque je me suis rendu compte de l’impact de la mode sur l’environnement, le gaspillage et la pollution que cela pouvait créer. L’émission de gaz à effet de serre, le fast-fashion… Certaines marques vendent vingt-quatre collections par an, c’est énorme. Un jean c’est 7500 litres d’eau pour une pièce, ça équivaut à la quantité d’eau consommée par un être humain pendant sept ans… Sans parler du pétrole utilisé pour certaines matières, la pollution des eaux et des sols… donc oui on se prend à ce moment-là une grosse claque.

7/ Quels sont vos projets artistiques pour l’année à venir ?

Je viens d’avoir une petite fille, cela m’a donc donné envie de créer une petite collection capsule pour enfant. On m’avait déjà demandé si je faisais des vêtements pour enfant et je ne me sentais pas encore concernée. Ensuite, création et mise en place d’évènements autour de la mode, de l’échange et du partage. Avec Made in Jupiter, une autre modiste très écolo qui recycle également du jean, on est sur des projets de créa. On va sauver la planète (rire) !

8/ Un rêve que vous souhaiteriez réaliser en tant qu’artiste ? (Collaborer avec une personne en particulier, exposer dans un endroit précis, travailler sur une thématique qui vous tient à cœur…)

On en parlait juste avant : sauver le monde (rire). Plus sérieusement, créer une vraie prise de conscience sur une mode éthique et responsable, respectueuse des conditions de travail sociétales et environnementales. Et créer un concept store de supers héros avec que des sauveurs et des gens conscients de ce qu’il se passe actuellement et essayer de faire en sorte d’apporter de la joie et du bonheur aux gens. Le rêve d’artiste est de vouloir rendre les gens heureux.

9/ Parlez-nous de votre marque de vêtements : comment vous est venue l’idée ?

Quand j’étais petite j’étais déjà customisé mes fringues. Puis quand j’ai j’étais employé qu’assistante styliste, on a travaillé pour des marques renommées et je me suis rendu compte que c’était très enrichissant mais peu rémunérateur. Notre nom n’apparait nulle part car nous sommes tenus au secret professionnel, et j’en suis venue à me dire que quitte à donner mes idées autant que ce soit pour un projet personnel, afin de s’investir pour quelque chose qui porte mes valeurs. De là je me suis posé la question de ce que j’aimais : les voyages, les arts urbains et le côté aventure. Vagabombe est né.

10/ Vous semblez recycler d’anciens vêtement en les décomposant, qu’est-ce qui vous plait dans le concept d’upcycling ?

La consommation excessive de tissus et les manufactures ne font que trop peu pour l’imiter l’impact environnemental. Du coup ce qui me plait est de donner une deuxième vie et d’avoir une petite impression de participer à une mode durable à mon échelle bien sûr, créer une économie circulaire puisque ce sont des pièces uniques. Et comme dirait le chimiste Antoine Lavoisier : rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme.

11/ Vous vous amusez également à dénaturer l’utilité première de certains morceaux (ex : capuche faite avec un haut de jean), où trouvez-vous cette inspiration ?

En général, c’est un peu freestyle. Quand je récupère des vieux jeans, je les découpe ou les découds selon mon degré de patience (sourire), je les pose à plat et je les regarde. Je réfléchis et j’essaie de visualiser sur quelle partie du jean je peux caler tel morceau comme une capuche, un passant… Il y a aussi des matières plus épaisses que d’autres donc le feeling joue beaucoup. Quand la matière est trop rigide on va la placer à des endroits stratégiques comme les épaules afin de donner de la tenue au vêtement. Mais globalement, c’est comme si j’essayais de reconstruire le puzzle mais à l’envers (sourire).

12/ Vos vêtements sont aussi empreints d’une culture urbaine/hip-hop, êtes-vous fan des 80’s, du gros poste de radio sur l’épaule ?

Yes! yes! yes! Le hip-hop a bercé mon enfance. J’ai grandi en banlieue, ça fresstylait dans les halls, on sortait les cartons au coin de la rue pour danser dessus… donc complètement fan des 80’s ! (Rire)

13/ Lors des shootings on voit tout de même une part de féminité très marquée, quelle image de la femme souhaitez-vous montrer au travers de vos vêtements ?

Une femme affirmée, insoumise, une femme qui bombe le torse et qui lève la tête, qui ressort plus forte de ses expériences. Une femme combattive, warrior, amazone… tout ça quoi ! (Sourire)

14/ Pour vous, le vêtement idéal, c’est quoi ? La tenue idéale ?

Pour moi cela dépend sur quel coin du globe tu te trouves. A Paris c’était plutôt gros col, grosse capuche, en mode « tu m’as pas vu, il fait froid, les manches super longues et double-matelassées » … un vrai oignon avec plusieurs couches ! Ici en Martinique je dirais toute nue ou en maillot de bain ! (Rire) Sérieusement, un vêtement avant tout doit être confortable, agréable à porter. C’est primordial pour un vêtement, il faut être à l’aise dedans.

Une fois on m’a dit « Les filles qui portent du Vagabombe ça se reconnait, elles marchent comme des bonhommes » (rire)

15/ Vous semblez apprécier de travailler avec le jean, pourtant c’est une matière complexe et compliquée à remanier, pourquoi ?

Quand tu fais de la récup pour du upcycling, le jean n’aura pas toujours la même épaisseur, ce ne sera jamais la même coupe. A chaque fois donc tu dois te réadapter, faire de nouveaux patronages, remanier malgré une idée de base identique. La matière est difficile à coudre car épaisse. Tu dois parfois t’y prendre à deux fois, l’aiguille peut casser… Donc en effet c’est une matière très complexe à travailler !

16/ Quelle est la partie de votre travail que vous préférez ?

La création ! Mais pas que… Dans la créa il y a toujours ce petit moment de réflexion où tu penses avoir trouvé l’idée que tu n’as jamais vue ailleurs ! Et là tu te dis qu’il faut foncer ! J’aime essayer de trouver l’originalité, sortir du rang. Mais j’aime aussi ces beaux moments comme les fins de défilé où il y a une « vives » incroyable… Il y a aussi la gratitude, le sourire des gens qui ont choisi tes créas… c’est le meilleur des remerciements…

17/ Avez-vous déjà collaboré avec d’autres stylistes ou d’autres artistes ?

Oui bien sûr ! Depuis le lancement de Vagabombe, l’échange a toujours été présent. Travailler avec des peintres pour la personnalisation de vêtement ou la confection de pièce unique, des sérigraphies limitées. On a aussi fit des projets photos, du light painting, des installations artistiques… Je tiens à faire une dédicace à Doudou Style car nous avons fait énormément de collab’ ensemble pour les premières collections ainsi que les dernières.

18/ Comment concevez-vous vos collections ? Selon des thématiques, les saisons, une couleur… ?

Les trois ! Surtout ici en Martinique c’est très coloré, on adore les couleurs ! Ça donne le smile ! La plupart du temps je suis aussi influencée par l’actualité et par ce que je vis autour de moi. Les rencontres et voyages peuvent également influencer mon travail.

19/ Vous êtes également tatoueuse, une autre corde à votre arc ! Depuis quand ?

Officieusement j’ai commencé quand j’étais au lycée. J’étais attirée par ce « truc ». J’ai voulu tester. Ensuite j’ai voulu consacrer du temps aux vêtements donc je ne me suis pas attardée dessus, c’était davantage occasionnel. Plus généralement cela fait environ cinq ans que je tatoue bien plus régulièrement.

20/ Cet aspect est-il complémentaire à votre travail de styliste ? Est-ce que l’un inspire l’autre ?

Oui et non. J’ai toujours aimé dessiner depuis que je suis petite. Dans mon cursus scolaire j’ai plus l’impression d’avoir été formatée par le dessin technique, mettre l’accent sur les détails, les emplacements, les coutures etc. Donc quand je dessine des personnages j’ai toujours tendance à ajouter une petite poche, une petite couture. Donc une influence oui, mais je ne dirais pas pour autant complémentaires.

21/ Qu’est-ce qui vous plait dans l’art de tatouer ?

Faire mal aux gens (rire) ! Je plaisante. Créer un motif unique. C’est un peu savoir interpréter un message ou raconter une histoire, retranscrire une idée. Quand une personne se confie sur un motif, raconte finalement une part de sa vie, il te fait confiance, et cet échange me plait. Il y a aussi encore une fois la satisfaction et la gratitude que les gens me montrent quand le tatouage est fini. Et tu te dis également que ton tatouage va voyager, accompagner les gens tout au long de leur vie.

22/ Quelle a été votre demande la plus incroyable ?

J’ai eu une demande farfelue plus qu’incroyable. Une jeune femme était venue avec ce qui semblait être son mari, et elle était venue pour se faire tatouer au niveau de la culotte un lion, une lionne et un gargouille qui les regarde. Dans l’histoire le mari était le gargouille et visiblement cela devait être des gens très ouverts puisque le lion était son amant.

23/ Préférez-vous travailler la couleur ou le noir ? Pourquoi ?

Je préfère le noir. Tout d’abord parce qu’il y a beaucoup de polémique concernant les couleurs. Et initialement le noir est quelque chose de traditionnel, cela fait partie d’un rituel, d’une marque symbolique et noble. Donc oui, le noir pour ce côté ancestral et la dimension spirituelle que cela peut apporter. De plus quand tu commences à faire un tatouage en couleur, je conseille de continuer en couleur sur tout le corps pour plus d’harmonie.

24/ Dans les années 80’s le tatouage était souvent lié à une forme de marginalisation, il s’est maintenant démocratisé, quel genre de clientèle trouvez-vous dans votre salon ? Quelles sont les demandes ? Etes-vous confrontée à des modes ?

La clientèle est assez éclectique, il y a des jeunes, des plus anciens, des filles et des garçons de tout horizons et de nationalités diverses. Les demandes sont larges et selon la clientèle. Cela peut être pour des tatouages ornementaux, on peut aussi te demander de couvrir une cicatrice, d’améliorer un tatouage déjà existant, raconter une histoire. Quand tu n’as pas d’impératif et que les gens viennent se faire tatouer un de tes modèles, c’est ce que je préfère. Les modes du moment : floral et géométrique, sans parler des indémodables petits cœurs et étoiles !

25/ En répondant à mes questions depuis trente minutes, quel tatouage me feriez-vous ?

Maintenant c’est donc à moi de te poser vingt-cinq questions et de te faire une ITV, comme cela je pourrai vraiment répondre à cette dernière question ! (sourire)



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