
Focus The One – F.manga
F.Manga
Réalisateur

Si vous ne connaissez pas encore le travail de F. Manga, ce n’est qu’une question de temps !
Cet artiste, que j’ai découvert il y a peu, est doué d’une sensibilité qui ne peut échapper au plus grand nombre d’entre nous.
Homme d’images comme il aime si bien se qualifier, ses films sont le reflet d’une culture riche en références artistiques, s’inspirant des grands maîtres cinématographiques, musicaux et visuels. Se voulant pictural, le rendu de son travail est également rythmé comme une partition musicale.
Manga, vous l’aurez compris, c’est une promesse de moments forts, à condition de mettre tous vos sens en éveil !
Tout prédestinait ce jeune Franco-Camerounais au métier de réalisateur !
Petit, il aimait déjà mettre en scène ses Playmobil ou ses figurines. S’essayant d’abord à la photographie, faisant également les Beaux-Arts, il fut vite pris par l’envie de mettre en mouvement les images.
La réalisation lui apparut alors comme une évidence. En 2003, il monte un studio de création. Avec plusieurs personnes, il fait du web, de la pub et travaille pour des sociétés de luxe.
Ce n’est que quelques années après, en assistant à un tournage dans le nord de la France que le processus de création d’un premier film arrive. L’histoire pouvait commencer !
Depuis, quelques années ont passé, et la passion n’a pas terni !
Quand vous demander à F. Manga ce que signifie pour lui « réaliser », il vous répond simplement que c’est comme une pâte à crêpes, avec des ingrédients à mettre au bon moment !
Mais sous ces apparences détendues se cachent un féru de travail.
En cherchant à percer le mystère Manga, je comprends vite qu’il est sans cesse en activité, remplissant son téléphone de notes vocales et écrites, se documentant, décortiquant des films et s’inspirant de grands noms tels que les frères Scott, Terrence Malick, David Lynch mais aussi Matisse, Malevitch et Soulage.

Découvrir le travail de ce réalisateur, c’est constater régulièrement une noirceur sur fond de science-fiction.
Serait-ce pour lui le moyen d’exorciser la part sombre de sa personnalité ? Non.
Son travail est essentiellement le résultat d’interrogations personnelles et philosophiques. Mais F. Manga, c’est aussi une facette plus tendre et récréative dans « F.Mode » sur sa chaine YouTube, émission offrant conseils et savoirs en matière de cinéma !
Ce sont enfin des clips, un travail de compositeur… et que sais-je encore !
Conclusion : F. Manga, c’est donc « plusieurs salles, plusieurs ambiances »
Questions générales
1/ Quel fut votre parcours professionnel et artistique ?
Artistique et professionnel ont été liés relativement tard, dans le sens où j’ai toujours fait de la musique, des images, de la photo. J’ai des souvenirs qui remontent à mes 7-8 ans où je faisais des scénographies avec des Playmobil et des mannequins « action Joe » ! Le côté artistique a donc commencé très tôt, et ce n’est que tardivement qu’il s’est lié au professionnel. Mais avec du recul c’est arrivé à point nommé.
2/ Expliquez-nous votre processus de création.
Cela dépend des projets. Il y a une première phase très instinctive où je prends des notes, à l’écrit ou vocal, puis il y a une deuxième phase de recherches, très intense, où j’essaie dans une histoire fictionnelle de garder une certaine réalité des choses. Je me documente énormément.
Questions incontournables
3/ Pourquoi vous considérez-vous comme un artiste ?
J’ai commencé une vie d’artiste sans me poser trop de questions, j’ai été amené à travailler avec pas mal de gens, beaucoup de grandes entreprises internationales, à faire pas mal de collaborations. C’est là que la question de la démarche artistique se pose, dans le sens où à un moment on est tiraillé entre l’artistique, le commercial et le grand public. Est-ce qu’on est encore un artiste ou est-ce qu’on a un peu vendu son « âme au diable » … je dirai donc que j’essaie de rester artiste tout en ayant passé un cap commercial.
4/ Citez-moi trois qualités chez vous qui se reflètent à travers votre travail artistique.
La sensibilité, la persévérance, et la troisième qui je dirais va avec la deuxième, croire en soi. On en a beaucoup besoin !
5/ Quel est votre meilleur souvenir artistique ? une mésaventure ?
J’ai toujours de très bons souvenirs de tournage, malgré certaines mésaventures. C’est là que finalement tout se mélange ! Si je dois en choisir un ce serait « Article 22 ». Le tournage de ce pilote était extraordinaire, malgré le fait que je sois tombé malade juste après tellement j’étais épuisé. Un autre de mes meilleurs souvenirs est le tournage de « Soliid » à Hong-Kong. Une aventure également incroyable avec beaucoup de mésaventures. Ce fut un peu mon « apocalypse now » à moi et en même temps c’était magique. Tourner à Hong-Kong… Encore ! (Sourire)
6/ Quelle est votre « claque » artistique ?!
Un artiste qui m’a beaucoup marqué est Henri Matisse et son travail sur les couleurs et les formes. J’ai beaucoup appris grâce à lui. J’ai aussi été très influencé (dans le concept) par Malevitch et son travail sur la lumière. En opposition j’ai aussi été marqué par Soulages qui effectuait également un travail sur la lumière mais dans le noir. Ces trois artistes m’ont énormément inspiré dans ce que je fais aujourd’hui.
7/ Quels sont vos projets artistiques pour fin 2021 et 2022 ?
Au moins un long métrage, « One », en cours de financement pour le moment. C’est mon fer de lance. Mais également un deuxième long métrage qui pour le moment est encore au stade de l’écriture. Ce sont mes deux grands projets. A côté de cela il y a toujours d’autres projets qui viennent s’ajouter. Je ne m’arrête jamais de travailler !
8/ Un rêve que vous souhaiteriez réaliser en tant que réalisateur ?
J’aimerais beaucoup travailler avec Forrest Whitaker -si tu nous entends Forrest- (clin d’œil). Concernant les thématiques, j’en ai plein, j’ai beaucoup de choses à développer. Il y a toujours des choses à raconter.
Questions spécifiques à l’artiste
9/ Quand avez-vous décidé d’être dans ce métier ? Et pourquoi ?
J’ai eu plusieurs phases. J’ai commencé par faire de la photo. Ensuite j’avais envie que les images bougent donc je suis passé à la vidéo. En 2003 j’ai monté un studio de création. On était nombreux. On faisait du web, de la pub, on travaillait pour des sociétés de luxe. Le processus de création d’un premier film est arrivé en assistant à un tournage dans le nord de la France. J’ai donc voulu produire mon film. J’avais la structure, un peu de chance aussi à ce moment-là, et cela s’est fait. C’est ainsi que j’ai commencé à faire ce que je voulais vraiment, des films.
10/ Réaliser un film, pour vous, c’est quoi ?
Ça dépend des réalisateurs. En ce qui me concerne c’est pratiquement tout faire sauf jouer la comédie. Je m’investis énormément sur les films que je réalise, et donc que je produis. Je travaille sur la post-production du film que j’écris en amont.
11/ Quelles sont les choses/thématiques qui vous inspirent le plus ?
La thématique principale qui me pousse à faire des films est l’être humain. L’être humain et ses contradictions, sa place et son utilité sur notre bonne vieille Terre.
12/ Quels sont pour vous les bons ingrédients à la réussite d’un film ?
Un film a besoin d’être bien écrit techniquement. C’est la base. Ensuite il faut qu’il soit bien produit. Un film a besoin de moyens pour pouvoir aller au bout des ambitions du réalisateur. Le casting est aussi important. Un film c’est un peu comme une pâte à crêpes, il y a des ingrédients qu’il faut mettre au bon moment. Tout ce mélange va réaliser un bon film. Après il faut qu’il soit bien distribué, c’est la petite touche finale, la cerise sur le gâteau.
13/ Vous réalisez aussi des clips, êtes-vous adepte de l’exercice ?
J’ai commencé par réaliser des clips, cela a été ma première occupation en tant que réalisateur. J’ai assez vite arrêté pour des raisons diverses et variées. Mais j’en ai de nouveau tourné récemment. C’est un bon moyen pour montrer ce que l’on sait faire d’une certaine façon, mais je ne suis pas vraiment adepte de cet exercice de style.
14/ J’ai pu voir que vous étiez franco-camerounais, c’est donc un sacré mélange ! Est-ce que ces différentes cultures vous aident dans votre travail, vous permettent d’avoir des points de vue multiples ?
Je pense que cela me donne un certain recul. Effectivement j’ai deux points de vue qui m’aident à voir les choses d’un peu plus haut … et je conseille donc à tout le monde d’être franco-camerounais ! (Sourire)
15/ On note aussi dans vos réalisations que la musique tient une place très importante. Avez-vous une expérience de musicien ? Etes-vous musicien ?
Depuis tout petit, deux choses me transportent : la musique et les images. Je ne sais pas si je suis musicien, mais je suis compositeur c’est une certitude. Je compose énormément de musiques pour mes films ou ceux d’autres réalisateurs. Pour d’autres projets également. La musique tient donc une place très importante dans ma vie artistique.
16/ Etes-vous déjà passé de l’autre côté de l’écran ?
On me l’a beaucoup demandé. Je l’ai fait à une période où je n’avais pas encore réellement commencé à travailler en tant que réalisateur. J’ai fait pas mal de figuration ce qui me permettait de « harceler » les réalisateurs sur les plateaux en leur posant une multitude de questions sur les caméras et les méthodes de tournages. Les pauvres… (sourire). Mais je n’ai jamais vraiment joué la comédie. Je préfère laisser cela aux vrais comédiens.
17/ Un film qui vous a marqué ?
Le premier film qui m’a marqué fut « Blanche neige ». Je devais avoir 7 ans. C’est le premier film que j’ai vu. Pour le coup c’était un dessin-animé mais c’est un film qui a déterminé ma carrière artistique dans le sens où c’est un univers magique et un peu terrifiant, on commence à se poser des questions sur la condition humaine, sur les rapports humains, familiaux… j’extrapole un peu mais c’est aussi ce qui me parle. Après il y en a eu d’autres : « Blade Runner » qui m’a ouvert les yeux sur plusieurs choses, qu’elles soient techniques, philosophiques… Philip Kaddich est de toute façon un grand écrivain d’anticipation et dystopie dont les histoires pourraient presque se transposer en 2021. Entre lui et Georges Rowell je pense qu’on est pas mal en ce moment ! (Sourire)
18/ Un film inspirant ? et pourquoi ?
« Blade Runner », « Alien », très inspirants parce que dans un premier temps ce sont des films qui m’ont permis de m’évader dans un autre univers, et dans un deuxième temps qui m’ont fait réfléchir. Et dans un troisième temps (sourire) ce sont des films qui m’ont beaucoup apporté techniquement et dont je me suis inspiré en les décortiquant en long en large et en travers !
19/ Un réalisateur ou acteur que vous trouvez juste génial ?
Les frères Scott, Ridley et Tony. Terrence Malick, extraordinaire, qui travaille beaucoup sur le côté organique. Il fait des films très sensibles. Je trouve cela magnifique. Après il y en a beaucoup d’autres mais je mettrais ces trois-là en premier.
20/ Le film que vous pensez avoir le mieux réussi, le plus abouti ?
Le film que je pense avoir le mieux réussi, c’est le prochain. (Sourire)
21/ Le métier est-il difficile ? Ressentez-vous une évolution des difficultés du métiers au fil des années ?
Le métier est de plus en plus difficile et de plus en plus facile en même temps, et cela dépend de beaucoup de paramètres. De plus en plus difficile car il y a de plus en plus de gens qui veulent réaliser des films. Et de plus en plus facile car la technique aujourd’hui permet de rendre le processus de création d’un film plus abordable. On peut maintenant faire des films avec des smartphones. Il suffit d’avoir une bonne idée et une équipe qui te suit et on réalise un film.
22/ Quand vous regardez un film, avez-vous toujours cette manie d’analyser comme un réalisateur ?
Je ne sais plus quand, mais il y a eu un moment charnière où j’ai définitivement basculé du côté obscur du cinéma, du côté technique. Je suis incapable de regarder un film et de me laisser embarquer dans l’histoire sans avoir un œil technique ou critique. Mais ce n’est pas très gênant finalement, c’est « my way of life ». (Sourire)
23/ En tant que spectateur, quel genre de film préférez-vous regarder ?
J’adore les films de science-fiction, le fantastique mais je suis ouvert à tous les genres possibles et imaginables.
24/ Votre dernier film vu au cinéma ? Sur une plateforme internet ?
Le dernier film que j’ai vu au cinéma était un Star Wars ou un Hobbit, mais ce dont je me souviens particulièrement est que je revenais du Japon. J’étais complètement en jet lag. J’étais épuisé et je me suis endormi ! j’ai dû aller le voir trois fois ! Le dernier film vu sur une plateforme est « the Tomorrow War ». Très bon film même si j’aurais aimé plus de sensibilité de la part de l’acteur principal dans son rôle de père… Des raccords quelquefois hasardeux mais un très bon rendu, très speed, action movie avec des aliens, des explosions… un kiff. (Sourire)
25/ Quand je regarde votre bio et votre parcours de réalisateur, vous ne vous êtes jamais confronté à la thématique pourtant universelle et transgénérationnelle de l’Amour… aimeriez-vous vous essayer à l’exercice ?
Mais bien sûr que si ! Je ne parle que de cela ! Ce thème est présent dans tous mes films avec les rapports humains même si cela reste subliminal. Je suis peut-être aussi un peu trop pudique de ce côté-là. (Sourire)
26/ Vous avez fait il y a quelques années le festival de Cannes ? Que ressortez-vous de cette expérience ?
J’ai fait plusieurs fois le festival de Cannes. La première fois fut en 2011 pour mon premier film. Ce fut très sympa, j’y retourne quand je peux. C’est l’occasion de rencontrer des personnes que l’on ne côtoierait pas dans la vie quotidienne même si ce sont nos voisins. Ou à l’inverse parce qu’ils vivent très loin. Pour peu qu’on sache évoluer dans ce milieu, le festival de Cannes, c’est vraiment beaucoup d’opportunités, à condition d’aller les chercher.
27/ Vous avez réalisé des films à l’étranger, vous êtes même parti au Japon, vous ne vous mettez donc aucune limite sur votre créativité ?
Aucune limite. La seule limite que j’ai est celle de la production que j’essaie de repousser au maximum. Mais il n’y a aucune limite à la création et à la volonté de faire des choses, sinon à quoi bon se lever le matin !
28/ Quelle phase de votre métier vous procure le plus de plaisir et pourquoi ?
L’endroit où je me sens le mieux est le plateau. Paradoxalement je ne suis pas quelqu’un de très « live », j’aime bien que tout soit cadré et organisé. Même si tout est préparé en amont, ce petit moment entre moteur et action, où l’on sait ce qui doit arriver mais on ne sait pas ce qui va arriver est juste magique. Il y a toujours une part d’improvisation, une petite touche mystérieuse et que j’adore. Le plateau est réellement l’endroit où je veux être quand je réalise un film.
29/ Vous avez l’air d’avoir un esprit créatif très développé et les idées doivent surgir quotidiennement. Vous arrive-t-il de vous réveiller la nuit à cause d’une idée ? La dernière fois, c’était quand ?
C’était la semaine dernière (rire) ! Mon téléphone contient beaucoup de secrets créatifs. Il m’arrive régulièrement de me réveiller la nuit et d’avoir une idée fulgurante pour un film, une musique. Je fais donc beaucoup de notes vocales, je chantonne dans mon téléphone et heureusement qu’il est là car le lendemain j’ai généralement tout oublié !
30/ Etes-vous plutôt un animal nocturne ou diurne question créativité et travail ?
Niveau créativité, je commence à être performant vers 16/17h. Et tant que je ne suis pas arrivé au bout de mon idée je ne m’arrête pas. Cela peut donc durer très longtemps.
31/ Lorsque je regarde votre travail, des thématiques sombres sont souvent présentes. Vous servez-vous de votre métier pour exorciser des peurs, pour révéler la part sombre de votre personnalité ?
Je pense que j’essaie de mettre en lumière la part sombre des êtres humains, pas forcément la mienne. J’essaie qu’il y ait une sorte de réflexion commune par le biais de mon travail. Cela passe par des réflexions philosophiques sur l’être humain, sur ce qu’il a de bon et de mauvais en lui, bien et mal, parfois la religion, ou des choses un peu plus subtiles et spirituelles. Tout ce sur quoi je me pose des questions et j’expose un point de vue.
32/ Travail de la lumière, effets spéciaux, musique… vous semblez créer une partition visuelle et auditive comme un tableau. Vous inspirez-vous également des arts visuels ?
En ayant fait les Beaux-arts je suis très influencé par la peinture. Je travaille beaucoup sur la forme, j’essaie de travailler sur la couleur également. J’essaie de faire du pictural dans mon travail cinématographique.
33/ Comment choisissez-vous votre équipe de tournage ? Vos rôles principaux ?
Créer une équipe vient avec le temps, avec les tournages et les rencontres. On se crée une petite famille au fil du temps. En ce qui concerne les comédiens, c’est un peu plus complexe car il faut prendre en compte leur sensibilité. Je vais donc dire « un film = un comédien », rarement le même d’un projet à l’autre, même si cela peut arriver. C’est intéressant de faire différentes expériences avec différents comédiens. J’aime les connaitre humainement avant de travailler avec eux, et mettre en place un vocabulaire commun afin de mieux se comprendre et être plus efficace.
34/ Le schéma classique de la réalisation est de chercher les acteurs une fois le scénario fini, mais vous est-il déjà arrivé de fonctionner à l’inverse ?
Il ne m’est jamais arrivé de créer un film sur mesure pour un comédien, mais je retaille souvent le personnage par rapport à la personnalité de celui-ci. Je garde à l’esprit le personnage en lui-même tout en essayant de l’adapter un petit peu au comédien, bien qu’évidemment j’avais en amont chercher un comédien qui correspondait au personnage. J’essaie donc de croiser les deux afin que le tout soit homogène.
35/ Vous avez créé il y a peu une chaine YouTube pour offrir votre savoir de manière ludique et originale avec un assistant très original. Comment vous êtes venu cette idée ?
Le premier épisode de F.Mode est arrivé en travaillant chez moi. J’avais tout mis en place et Nounours était là, derrière sur le canapé. Je me suis dit « Pourquoi pas le garder ?! ». Il était tel quel avec son masque et j’ai décidé de l’inclure dans le programme.
Votre assistant, Nounours, et la façon dont vous réalisez ces capsules vidéo dévoilent chez vous une facette bien plus tendre et enfantine : pourrions-nous dire de vous que vous êtes un « homme-enfant » ?
Non, mais je suis un homme avec des enfants. C’est ce qui fait certainement que je garde cette sensibilité et cette tendresse pour tout ce qui touche l’univers enfantin en règle générale.
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